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Tout fut
Et ma vie dans l'étau
D'une heure éternelle
La cicatrice imberbe
De tes sévices
S'est cousu dans mon âme
Une toile triste
L'araignée
Me vide encore et sans cesse
Cette intermitence
Ce suspend de mon essence
Tout naît
Atrophié et comatique
L'acouchante maratre
Me dit des chuchottements tueurs
Mes soldats sont décapités
Leurs têtes en équilibre
Au dessus d'une question
Que me vaut de comprendre ?
Et si le monde était laid,
Comme une tombe...
Tout vit
Courant vers la fin
Puis-je aller à contresens ?
A pas muets
M'accrochant un à un aux sutures
Fourvoyées
Crier quelque chose
Aux passants préoccuppés
Toujours, peut-être à jamais
De dos.
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Les mots me sont venus, en liasse. Des couverts en argent, des mondes en mouvance, la trésorerie... une écriture linéale.
Aucune plage cuisante sentant la réglisse mais des concepts éphémères sans liens. Peut-être seulement des noeuds, défaits un à un entre les lignes. Page après page se sont déchainés la mort et l'envie, leur combat impulsif.
On en revient au temps. Ses clefs n'ouvrent rien que des prolongations et nous agace religieusement son infini. Peu importe les croyances, chaque instant vole en éclats et des bribes, parmis les plus téméraires, s'incrustent sur le chapelet du calendrier. Il y a des temples auxquels on ne peut échaper, des méditations et des rêves. Rien est plus route qu'un acte. Tant de directions, des chemins, des ruelles, des étages... et une seule vue pour les appréhender, une cornée formatée aux relents de passé. L'arbitraire lache son ironie et entache joliment notre essence-même, nous éloignant toujours plus d'être (un même mot pour se nommer et nommer notre emploi.)
Est-on, en dehors de ce que nous accomplissons ? Est-on écrivain quand on écrit, ou philosophe... ou nombriliste ? On aime ce dernier mot plus que de raison, on le hait, on le critique, on en fait un défaut misérable. Peut-être est-ce dérangeant de placer un centre au milieu du corps. Peut-être qu'il ne faut pas regarder l'endroit où l'on est coupé, la preuve d'une solitude que l'on passe sa vie entière à tromper.
On préfère la mer, ses couleurs immortelles et l'iode. On sait qu'il vaut mieux ne pas se retourner, au risque d'être statufié.
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